Le Prunus, première essence de l’année.

Ce sont les rameaux fleuris du prunier cerise  (Prunus cerasifera ou prunier myrobolan comme disent les botanistes) que je vais chercher chaque année entre février et mars pour faire l’essence de fleur de Bach que nous appelons Prunus.

On est en plein hiver, le temps est généralement froid et il fait rarement soleil. L’important est qu’il ne pleuve ni ne vente pour que les fleurs ne soient ni humides ni délestées de leur pollen.

Donc cette année, comme les prévisions météos me le laissaient penser, je pensais qu’au matin de ce samedi 5 mars, les conditions seraient favorables. J’avais fait un premier repérage la semaine précédente  dans les pays d’Avre et d’Iton –en Normandie, où  j’avais trouvé les prunus qui seraient en bonnes conditions entre 8 et 10 jours. Partant de Paris confiant, je roulais vers mon lieu de rencontre ; or plus j’avançais, plus le temps et les conditions se dégradaient, au point qu’après 1h20 de route, je fis demi tour en pestant contre les prévisionnistes de la météo nationale. C’était fichu, la première tentative de l’année n’était pas la bonne ; je n’avais plus qu’à revenir ! Rentrant sur Paris, j’écoutais d’une oreille distraite les prévisions du lendemain qui semblaient pires que le temps qu’il faisait. Un peu énervé, je coupai  la parole à ces mauvais augures en mettant un programme de musique pour changer d’atmosphère.

Le lendemain dimanche,  je me réveillai 1h30 avant que mon réveil sonne… un peu étonné, je décidai de me lever, de m’habiller et d’y retourner, en écoutant seulement cette intuition qui me poussait hors du lit. Je partais très vite,  sans écouter la météo et roulai vers la Normandie ;  quand le jour se leva complètement, le ciel était bleu et sans nuages ; quand j’arrivai sur le lieu calme des prunus, leurs fleurs blanches éclatantes étaient parfaites. Je  procédai à la fabrication d’un peu plus de trois litres et demi d’essence de fleur de Bach de prunus, par cette froide matinée radieuse d’hiver.

C’était formidable de vivre cette matinée brillante et cristalline en contrepoint des indications du remède, qui traite des états d’esprits très lourds, très sombres, liés à nos abysses, à nos  profondeurs d’où l’on souhaite rarement exhumer ou remonter à la lumière des souvenirs, des pensées qui nous dérangent, nous bouleversent ou  nous terrifient, qui nous font croire qu’en nous, il y a une part de  monstrueux ;  à l’idée de ce qu’on pense ou véhicule dans nos idées, on peut se sentir dévasté par le simple fait d’avoir pu évoquer ou penser ce que l’on considère comme des atrocités…

Je peux imaginer la souffrance physique et  les diverses peurs et anticipations angoissées du mental face à l’insupportable et  permanente douleur amenant à penser qu’il n’y a plus qu’une seule solution, l’anéantissement physique de l’être qui fera cesser définitivement l’intolérable.

C’est à un paroxysme de douleur que Bach a été confronté et le remède trouvé est à la hauteur du problème. En effet, comme toujours avec les fleurs de Bach, que l’on ait simplement songé à passer à l’acte ou qu’on ait fait une tentative de suicide, ou que l’on ait peur de commettre l’irréparable ou l’irrémédiable sur soi, ou sur les autres, Prunus se calera sur le problème à régler et fera son travail de réparateur et d’ajusteur pour aider à recentrer et à équilibrer les émotions bouleversantes et négatives, les angoisses qui comme des éclairs éclatent dans un mental apeuré et fiévreux.

Dans le volcan intérieur, grondant ou bouillonnant, Prunus est le remède qui apaise ces éruptions explosant en soi, sans que les proches prennent vraiment conscience  de ce qui se joue comme violence intérieure et des difficultés qu’a celui qui les éprouve  pour maintenir le couvercle en place  et à retenir les décharges de violences contre soi ou les autres, que l’on perçoit parfois à travers des regards lourds et sombres  accompagnés d’un mutisme menaçant.  Pendant le déroulement de la fabrication, je repensais à Edward Bach et à son remède Cherry plum (le prunus en anglais), particulièrement aux circonstances de sa découverte par lesquelles il avait modifié sa méthode de fabrication en Mars 1935. (Son assistante de toujours, Nora Weeks, le relate dans Les Découvertes Médicales d’Edward Bach, Médecin( Ed. Courrier du Livre, Paris),  et nous le publierons dans un prochain article)

Bach, à ce moment de vie fut confronté à un maximum de souffrance et de douleur et il n’est certes  pas nécessaire pour les utilisateurs potentiels du remède Prunus d’attendre d’en arriver là. En fait, comme on le constate depuis plus de 80 ans, les fleurs de Bach agissent au niveau où nous en sommes, au moment où nous les prenons ; en d’autres termes, elles nous aident à tracer et à traiter non seulement les  symptômes mais aussi  les causes, les origines de nos problèmes émotionnels et comportementaux.

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